DECATHLON à fond l'humiliation

Publié le par la CGT

L'entreprise c'est une nouvelle fois fait remarquer. Mais cette fois-ci, elle apparaît sous mauvais côté; un côté humiliant, dégradant et abjecte. Je veux en mon nom  apporter mon soutien à tous les salarié(e)s de l'entrepôt de St-quentin fallavier qui, de part les écrits de certains responsables et la violence de ceux-ci, ont été sali.

 

La CGT décathlon ne comprend pas la sanction.

 

En effet, un employé qui mange une barre de céréale se verra licencié alors que des personnes bien attentionnées, salissant l'humain, se voient sanctionnées d'une mise à pied et d'une formation "valeurs et volontés".

Il y a deux poids, deux mesures dans notre entreprise.

 

Voici la dépêche de l'AFP Liaisons sociales:

    

Trois syndicats de Décathlon mettent à jour une pratique de fichage de salariés

23/09/2011 - Dialogue et relations sociales - Salaires et conditions de travail

Par Laurent Poillot – Liaisons Sociales

LYON, 23 septembre 2011 -

 

La direction de Décathlon va répondre le 30 septembre, en CCE, à une demande de

plusieurs syndicats au sujet d'un fichier nominatif, comportant des propos humiliants, de salariés d'une équipe logistique de l'entrepôt de Saint-Quentin-Fallavier (Isère). La CGT, la CFDT et la CFE-CGC ont annoncé leur intention de porter plainte.

Le document en cause, rédigé à la main et dans un style télégraphique scolaire, parle de onze salariés, dont trois ont quitté l'entreprise. Sur sept pages, il indique pour chacun son ancienneté et son niveau d'études, mais aussi des appréciations lapidaires sur leurs attitudes. Les termes employés sont souvent dévalorisants : "n'est pas valeur d'exemple", "dynamique de m…", "consciente qu'elle n'a rien à faire ici" ou "fait des histoires", peut-on lire sur cedocument auquel l'AFP

a eu accès.

Les commentaires sont étayés par des considérations extra-professionnelles. L'un, "vieux garçon", "vit seul". Une autre,en "chimio depuis deux ans", "a dû avorter (du) deuxième (enfant) pour maladie". Une troisième fait l'objet de renseignements touchant à sa vie maritale et à celle de ses enfants, la personne ainsi profilée étant aussi prétendue proche d'un "cas social". L'auteur lui reconnaît du courage, tout en mentionnant qu'elle attend sa retraite : "Se casse pas la tête -

plus que trois ans !".

"Cahier de passation"

« Elle a en fait été licenciée pour inaptitude au printemps 2011, à 59 ans », commente le délégué central CGT, Frédéric Le Meur. Ce syndicaliste a alerté le 2 septembre le PDG de Décathlon, Yves Claude, faute de réaction probante de la directrice d'établissement, après deux réunions mensuelles de CE, et du directeur central de la logistique. Les trois syndicats sont venus à la conclusion que les notes découvertes, au début du mois de juillet, sur l'armoire d'un open space, où sont instruits les flux de l'entrepôt, était un "cahier de passation", c'est-à-dire de recommandations, dictées pour mémoire par une responsable d'équipe, mutée, à celle qui venait lui succéder au printemps 2009. Elle aussi a été remplacée, en juin 2010. Elle s'expose dans un spot promotionnel de recrutement au métier de responsable logistique qu'elle occupe dans le groupe.

Mise à pied

« Elles ont quitté le site pour être promues ailleurs », résume un salarié de l'entrepôt isérois. « Les personnes visées ont été choquées ; l'une d'elles, ayant la reconnaissance de travailleur handicapé, en est très affectée », affirme Hervé Lefevre, représentant syndical CFDT au CCE. « Leur manager les a convoquées pour essayer de savoir qui avait pu copier ces pages », complète Frédéric Le Meur (CGT).

Le 12 septembre, le DRH de groupe, Jean-Pierre Haemmerlein, s'est déplacé sur le site pour rencontrer l'équipe. « Je me suis rendu compte que les personnes étaient déçues et qu'elles cherchaient à comprendre », déclare Jean-Pierre Haemmerlein. Jugeant « inexcusable » la teneur du document, il a prononcé à l'encontre des deux managers une mise à pied de quelques jours, sans engager, au-delà, d'entretien préalable à un licenciement.

« Il s'agissait de mots-clés retenus maladroitement, lors d'une passation », dit le DRH. « Ils ont été sortis de tout contexte d'évaluation et sans intention de nuire. Selon moi, les deux jeunes managers étaient sincères. Elles ont pris la mesure de leur bêtise et ont demandé à venir s'excuser auprès des salariés ».

Formation maison

Il a prévu de les inscrire à une formation maison, "valeurs et volonté, qui met l'homme au coeur de l'entreprise". Elles rencontreront également le PDG. De son côté, Yves Claude a livré à la CGT des propos moins amènes : « Les écrits de ces deux responsables sont très graves et très humiliants pour les personnes concernées. Ils sont insupportables », lui a

fait savoir lePDG. « Je n'étais pas au courant, ce qui est anormal », a-t-il précisé.

Pour Fabien Gautier, délégué central CFE-CGC, le "cahier" de Saint-Quentin-Fallavier est au contraire révélateur d'une stratégie de management. « Pourquoi compiler de telles données, sinon pour pouvoir pousser au départ les salariés les plus fragiles ou les moins malléables ? », s'interroge-t-il.

Hervé Lefevre (CFDT) fait ce parallèle : « A Saint-Quentin Fallavier, 30 personnes ont démissionné en 2010, sur un effectif de près de 150 personnes. Plus de 3 000 personnes l'ont fait à l'échelle nationale, sur près de 15 000 salariés ». Selon ces observateurs, Décathlon a porté cette année ses provisions sur risque de contentieux social à un million d'euros. « Pourtant, remarque Fabien Gautier, l'inflation des jugements n'empêche pas les promotions dans le groupe. Les trois derniers directeurs de magasin condamnés en appel pour harcèlement ont tous été confortés dans leurs métiers ».

L'HUMAIN DOIT ETRE AU COEUR DE NOS PREOCCUPATIONS ET NON AU COEUR DE VOS CONSPIRATIONS.

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